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PERFORMANCES

CONTORSION & TAPISSERIES CONTEMPORAINES

MUSEE D’ART CONTEMPORAIN DE MONTELIMAR

 

In situ, au sein de l’exposition « L’art et la matière » de tapisseries de basse-lisse réalisées par l’atelier 3 d’après des oeuvres d’artistes contemporains, Pierre Alechinsky, Arman, Huguette Arthur-Bertrand, Frédérique Bachellerie, Jean-Michel Basquiat, Enki Bilal, Pierre Boncompain, Bernard Cathelin, Robert Combas, Man Ray…, et céramiques de Pierre Boncompain…Lise Pauton accompagnée par le peintre Olivier Charpentier et la doreuse Michèle Pauton ont invité le public à une expérience intense où le corps en contorsion et la peintre s’entremêlent afin de dialoguer avec les oeuvres de l’exposition.

CONTORSION & SON 

Accompagnée du compositeur sonore Léo Plastaga, Lise Pauton propose une performance de torsion en lien avec le son.

Chaque ambiances sonores et musicales sont créées en lien avec les lieux de la performance. 

La première de cette performance sera créée à l’Hôpital de santé de la Roche-sur-Foron en 2022.

INTROSPECTION

Performance créée dans le cadre de l’exposition solo de l’artiste visuelle Juul Kraijer à la galerie les Filles du Calvaire à Paris, en avril 2019.

L’artiste Lise Pauton invite le spectateur à l’introspection en naviguant au travers de ses contorsions. Ce temps se nourrit des visuels des photographies de Juul Kraijer avec qui elle a travaillé en tant que modèle. Elle se positionne entre la photographie et le spectateur comme un vecteur permettant de pénétrer un peu plus l’alchimie singulière d’une œuvre d’art.

Contorsion et texte avec Ariane Martinez 

A l’occasion de la présentation du livre d’Ariane Martinez : « Contorsion Histoire de la souplesse extrême en Occident, XIXe–XXIe siècles » une coédition de la Société d’histoire du théâtre ( hors-série ) et du Centre National des Arts du Cirque.

Une performance proposée et interprétée par Lise Pauton et Ariane Martinez

Lise ou la polyphonie du geste

Autant le savoir, la beauté d’une contorsionniste tient peut-être à ce qu’elle traumatise son corps. Telle une sculpture, sa force tient avant tout dans sa forme, on pourrait dire ses formes. De manière exceptionnelle la contorsion met en valeur des quantité de sections du corps livré aux regards, en dépressions légères, disloqué , tordu, tendu et qui projette des ondulations infinies, jusqu’aux incurvations voluptueuses, d’une jambe ou d’une hanche pliée sous un torse écrasé au sol, d’un cou presque brisé, sur lequel flotte une longue chevelure …

Il faut s’attendre à tout d’une artiste ou d’un artiste qui pratique la contorsion. Cette puissance à mettre l’anormalité, la monstruosité, au niveau de la sublime beauté, c’est suffisamment exceptionnel pour être regardé avec une dose de voyeurisme.
Année après année, Lise Pauton, dite Lisou, ne cesse de porter au plus haut niveau de perfection son oeuvre de la contorsion. La concernant, il s’agit d’un travail artistique en constante évolution, de la Poule blanche à la Poule noire, du Fil des Torsions à Introspection, elle s’applique à faire de la contorsion un langage du corps qui exprime toutes les expressions et les sentiments. Par sa lumière de peau, par un muscle délicatement tendu avec une souplesse provocante parfois jusqu’à l’impudeur, elle exprime toutes ces déformations comme une autre forme de beauté.

Ce qui fait cirque chez elle, c’est sa manière de se mettre en équilibre, de chercher le point de rupture, celui qui peut provoquer une brisure intérieure, une blessure invisible. Son corps bascule dans la souffrance, elle peut à peine respirer, la contorsion est un exercice périlleux qu’il faut assumer jusqu’au bout.

Souvent le corps ramassé et ouvert laisse penser à une coquille de Botticelli ou de Rodin. Née en province, elle apprend à 4 ans de son grand père toutes les leçons de la contorsion et développe depuis la fin de ses études à Châtellerault un projet autour de cette discipline. Son parcours artistique va au delà de ses créations, notamment par sa rencontre avec nombre de photographes qui trouvent en elle, un sujet de création proche de la représentation sculpturale sublimée, elle est inspiration. Passionnée par la poésie et le mouvement l’Oulipo, elle s’engage dans une écriture poétique, les contraintes imposées par ce mouvement offrant à la contorsion une ouverture vers de nouvelles propositions et encourageant la création.
Son travail, véritable laboratoire, s’ouvre de plus en plus sur une représentation des tensions intérieures dans des mises en scène millimétrées où exultent les mouvements de contorsion à la limite de l’implosion de toutes les parties du corps.
Elle ne danse pas, mais son corps est chorégraphie, ses bras, ses jambes, ses hanches, son dos, son ventre, ses cheveux, sa tête, ses mains, tout bouge avec grâce et une belle musicalité, une interprétation sur différents modes pour une polyphonie du geste. Elle est libre et n’accepte rien qui pourrait venir entraver cette liberté. ll y a dans le corps de cette contorsionniste de la plus belle inspiration antique comme un signe de l’éternité, qui n’a de compte à rendre à quiconque .

«Ce corps couleuvre coule le long de lui même, transpirant l’oeuvre qu’il sculpte » Extrait texte RE-Flexion Lise Pauton

Jean-Pierre Marcos

BRÈVES - HORS LES MURS

 » Difficile à pratiquer, difficile aussi à regarder, la contorsion étonne ou dérange. Lise Pauton, jeune artiste formée à l’école de Châtellerault, relève le défi avec Au Fil des torsions, proposition étonnante de 35 minutes dont seule la résistance physique semble avoir limité la durée. Lovée sur un socle circulaire qui définit l’espace, elle est là, sous nos yeux, dans une présence tranquille. D’un point d’initiation déterminé, hanche, épaule, sternum, la question du chemin du mouvement dans le corps se pose à elle. « D’où ça part, par où ça passe, où ça va… ». Points  fixes et points mobiles se cherchent, le corps se déploie sans excès en laissant vibrer la matière. La modification corporelle se propage dans la lenteur d’un flux continu. La performance se fait oublier dans ce déploiement paisible du corps dans l’espace. De torsions en torsions inattendues, simultanées, ouvrant l’espace dans toutes les directions, la transformation s’opère comme une quête… jusqu’à la position finale debout.

Art de l’intime. En s’écartant de l’imagerie d’un corps rompu, contraint, que l’empathie a tendance à rendre douloureux autant qu’exceptionnel, Lise Pauton réussit à nous faire entrer dans une sensation vivante ( vivable ? ) et apprivoise nos peurs. Le travail du son répond au travail du corps ; Philip Glass n’est pas loin dans cette composition aux boucles incessantes. Espace restreint – sobriété du son – mouvement continu, la contorsion devient un art de l’intime cherchant ses marques loin du spectaculaire… Un texte écrit spécialement pour ce solo par Frédéric Forte, membre de l’Oulipo, fait résonner ce corps embarqué sur le chemin des possibles. « 

Odile Cougoule